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- Disparitions
Romancier qui consacra son œuvre aux jeunes lecteurs, père des "4 as" et de "Fantômette", Georges Chaulet est mort le 13 octobre à son domicile de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) à l'âge de 81 ans.
ParPhilippe-Jean Catinchi et Philippe-Jean Catinchi
Temps de Lecture 3 min.
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Romancier qui consacra son œuvre aux jeunes lecteurs, Georges Chaulet est mort le 13 octobre à son domicile de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) à l'âge de 81 ans.
Pilier de la littérature de jeunesse, le père des 4 as et de Fantômette naît à Paris le 25 janvier 1931. Un père ingénieur des Ponts-et-Chaussées, une mère commerçante et une jeunesse sans histoire, même s'il connaît tout enfant un épisode exotique, le travail paternel conduisant les Chaulet à vivre un bref moment en Egypte, au Caire. Au retour la famille s'établit à Antony, dont l'écrivain ne s'éloignera jamais.
JUSTICIERS DE L'OMBRE
Bachelier, Georges s'inscrit en architecture aux Beaux-Arts à Paris, mais il doit bientôt satisfaire aux obligations militaires et part pour l'Allemagne. Il y reste deux ans (1952-1954). Un vrai cauchemar tant son refus de toute autorité l'isole mais au moins l'écriture lui tient-elle lieu de refuge. A son retour à Antony, il travaille à la brûlerie de café que ses parents viennent d'ouvrir, tout en se rêvant écrivain. Celui qui se veut romancier ne rêve que super héros et justiciers de l'ombre.
Mais si l'époque partage son goût, le hasard le dessert : lorsqu'il propose à Hachette dès 1957 un projet qui réunit quatre adolescents et un chien (Oscar, le chien le plus défaitiste qui soit, qui n'apporte aucune aide à Dina, Lastic, Doct et Bouffi), l'éditeur vient d'acquérir les droits des séries d'Enid Blyton (1897-1968), immortelle créatrice de Oui-Oui (Noddy en version originale, 1934) et du Club des Cinq. Ce qui est plus gênant, The Famous Five (1942-1963) composés de quatre adolescents et de leur chien Dagobert (Timmy en V.O.) ayant la même vocation de détectives en herbe que les héros de Chaulet. C'est donc un refus.
DOUBLE VIE À FRAMBOISY
D'autant que les intentions parodiques de l'auteur des 4 As cadrent mal avec la ligne de la "Bibliothèque rose". Est-ce ce qui convainc le concurrent belge d'Hachette, Casterman, à accepter le projet ? Six romans, illustrés par François Craenhals, entre 1957 (Le Fantôme de Campaville) et 1962 (Les 4 As au collège) et l'équipe passe à la bande dessinée (43 tomes parus entre 1964 et 2007). Chaulet ne renonce pas pour autant au roman puisqu'il invente dès 1960 le personnage de Fantômette.
Dans une ville fictive (Framboisy) la jeune Françoise Dupont mène une double vie. Ecolière irréprochable le jour, justicière masquée la nuit venue. Si ses amies Ficelle et Boulotte ignorent tout de son secret, le journaliste Œil-de-Lynx a percé l'identité de la créature mystérieuse qui résout les énigmes et traque les criminels. Pas de supers pouvoirs mais une agilité formidable et une intelligence foudroyante et, avec la livrée que lui dessine Jeanne Hives, première illustratrice de la série (cape noire doublée de rouge jetée sur un justaucorps jaune, collants noirs et ballerines rouges) une silhouette unique, Fantômette part à la conquête des jeunes lecteurs.
BIBLIOTHÈQUE ROSE
Là, Hachette signe et Chaulet fait son entrée dans la " Bibliothèque rose ". S'en suivront 49 aventures, des Exploits de Fantômette (1961) à C'est toi Fantômette ! (1987), dont le succès ne se dément pas (15 millions d'exemplaires vendus !). Si les autres séries imaginées par Chaulet ne rencontrent pas le même succès (Le Petit lion, Béatrice, Etincelle…), c'est vers lui que se tourne la maison Hachette pour fêter, en 2006, les 150 ans de la " bibliothèque rose ". Et Fantômette de reprendre du service (" Mille jupons ! ") pour une 50e aventure (Le Retour de Fantômette) que suivront encore trois autres titres entre 2007 et 2011.
Intrépide et autonome – un profil rare pour les héroïnes jeunesse dans les années 1960 – le personnage a été adapté en série télévisée, au début des années 1990, avec une maladresse et une platitude qui desservent la facétie de rigueur. Puis en dessin animé en 1999 avec 26 épisodes à fuir : un contresens puisque les enfants y sont encombrés de parents et de secrets de famille qui plombent l'énergie de l'original, sans compter l'irruption d'un socialement correct accablant.
Fantômette marque un moment de la chrysalide des héroïnes, loin de Martine, proche de Caroline, avec un goût du mystère qui justifie la parenté de nom avec le maître de l'épouvante imaginé par Allain et Souvestre, le ténébreux Fantômas dont elle est le versant lumineux et justicier.
Philippe-Jean Catinchi et Philippe-Jean Catinchi
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